Festival Polynesia – « Nous avons recréé nos liens »
Hinatea Ahnne « Nous avons recrée nos liens »
Le festival Polynesia s’est terminé ce samedi 17 septembre. Cette première édition a rencontré un grand succès. L’heure est désormais au bilan… Interview avec Billy Vaitoare, coordinateur de l’événement, et Hinatea Ahnne, directrice de TFTN.
Est-ce que les objectifs de cette première édition ont été atteints ?
Billy Vaitoare : La famille polynésienne s’est réunie, et la transmission a eu lieu. L’événement a touché toutes les catégories de la population à la fois en terme d’âge mais aussi d’ethnies. Nous avons eu des petits, des adolescents, des adultes et des matahiapo ; des locaux, des métropolitains ou encore des touristes. Tout le monde a participé à cet événement. Ce festival s’est adressé à toute la famille Polynésienne. Les échanges entre les délégations et avec le public ont été riches. Les ateliers étaient complets, et presque toutes les soirées étaient à guichet fermé. On a eu environ 2000 personnes par jour. On a rallié du monde !
Hinatea Ahnne : Il y a bien-sûr des petites choses à améliorer. Mais, pour une première édition, c’est une réussite. Nous avons eu la chance d’accueillir de grands artistes polynésiens, qui ont adoré échanger avec les jeunes. Nous avons eu plus de 1500 scolaires ! La transmission, thème de ce premier festival, a bien eu lieu…
Comment s’est déroulé l’échange avec les délégations ?
Billy Vaitoare : Les délégations étaient présentes, impliquées, flexibles et disponibles. Ce n’était pas facile pour eux car ils ont été très sollicités, et ce dès leur arrivée. Mais, ils ont joué le jeu. La qualité et la diversité des artistes étaient à la hauteur de nos attentes, et même plus. Chaque pays a apporté sa touche. La programmation était très riche pour cette première, le public s’est régalé. Mais, pour la prochaine édition, on va essayer de la rendre plus souple et moins chargée. J’ai un petit regret aussi sur les master class, elles ont peu fonctionné, ce qui est dommage car les intervenants sont des artistes reconnus et réputés dans leurs pays respectifs.
Hinatea Ahnne : Si les délégations ont beaucoup échangé, ils ont été un peu frustrés de ne pas avoir profité de leurs cousins de Polynésie française. C’est le seul petit bémol : si les artistes marquisiens et des Tuamotu étaient présents, et nous les remercions pour leur implication, il manquait une délégation de chez nous qui soit tout le temps sur le festival, et qui loge avec les autres délégations. C’est quelque chose que nous devrons revoir pour la prochaine édition.
Ce festival a t-il permis de recréer les liens entre les Polynésiens ?
Hinatea Ahnne : Nous avons appris des choses les uns des autres, nous nous sommes aussi reconnus dans cette grande famille polynésienne. Nous avons réussi à recréer ce lien, que nous ne voulons plus défaire. Les délégations comme Hawaii et l’île de Pâques souhaitent déjà nous accueillir chez eux d’ici un an.
Billy Vaitoare : C’est un début d’échange entre les Polynésiens. Ce festival a aussi provoqué des sollicitations de municipalités et d’institutions, qui souhaitent désormais s’impliquer un peu plus. Le prochain festival se déroulera dans trois ans. C’est long mais c’est le temps nécessaire aux délégations pour se préparer. Car, il est important de le souligner, toutes les délégations ont participé financièrement pour venir à cet événement.
Avez-vous déjà commencé à travailler sur la prochaine édition ?
Hinatea Ahnne : Vendredi, nous avons eu un débriefing avec les délégations pour construire le socle du prochain festival qui aura lieu en 2019, ici, à Tahiti. Nous devons prendre le temps de préparer la seconde édition. Nous voulons aussi réunir le reste du triangle polynésien : Samoa, Rarotonga, Tonga… Nous avons déjà hâte !