9e Colloque : les télévisions océaniennes échangent.
Le Colloque des Télévisions océaniennes a pour vocation de créer une synergie régionale et mettre en place des projets communs. Nanise Fifita, membre de la commission des diffuseurs du Tonga voudrait aller encore plus loin pour soutenir les petits pays de la région.
Depuis neuf ans, le FIFO est un espace rare de parole et d’échanges pour les professionnels des télévisions de la région à travers des rencontres inscrites dans le Colloque des Télévisions Océaniennes. En partenariat avec France Télévisions, c’est l’occasion pour nombre de petits pays de rompre leur isolement. Un moment fort d’autant plus attendu qu’il est unique en son genre dans le Pacifique. Pour Nanise Fifita, en charge de la radio et de la télévision tongiennes au sein de la commission des diffuseurs de Tonga (Tonga broadcasting commission –TBC), cette première participation au FIFO est une opportunité pour trouver divers soutiens et surtout pour mutualiser les moyens et les compétences de chacun. Lors du colloque sur les grands événements du Pacifique sud et leur médiatisation, il a été notamment question de projets communs comme les Jeux du Pacifique en Papouasie Nouvelle-Guinée ou le couronnement du roi de Tonga. “Le 4 juillet prochain, nous allons partager nos images du couronnement avec Tahiti, la Nouvelle-Calédonie, les îles Cook et les Fidji. C’est tout à fait le genre de partenariat que facilite le FIFO.”
Mais Nanise Fifita voudrait aller encore plus loin. “J’ai suggéré, à Wallàs Kotra notamment de créer un fonds d’aide pour les petits pays insulaires. Au Tonga, nous manquons de cameramen, de producteurs, de réalisateurs, notre production est très pauvre. Mais nous n’avons pas non plus de moyens financiers et nous sommes dans l’incapacité d’acheter des documentaires, des programmes. Le marché du doc océanien ne nous est pas accessible.”Avec seulement deux chaînes de télévision et respectivement 8 heures et 6 heures de diffusion, les programmes diffusés sur la télévision tongienne proviennent essentiellement de Chine et de Corée. “Ce sont des programmes gratuits, mais qui sont loin de nos préoccupations, de nos intérêts”, souligne Nanise Fifita. Si le message a été entendu, il faut reconnaître que cela ne s’inscrit pas, pour l’instant, dans les prérogatives du FIFO. Et Nanise Fifita de renchérir : “l’importance de coopérer et de partager du contenu, c’est de préserver l’intérêt culturel du Pacifique. C’est important de préserver la culture et les traditions.”
Et pour joindre l’acte à la parole, Nanise a présenté un court-métrage sur le tapa, vendredi matin, lors du colloque dédié au marché du doc océanien. Peut-être qu’un jour le Tonga présentera au FIFO un film en compétition. “J’ai participé au Pitch dating avec un projet de film sur le couronnement. C’était un formidable moment, mais si je reviens l’année prochaine, je me préparerai mieux.” Mais Nanise Fifita peut déjà être satisfaite, quatre contacts se sont concrétisés et des échanges par mail sont prévus dans les mois à venir pour poursuivre l’aventure.
Alexandra Sigaudo-Fourny