Atelier Ecriture de scénario : Les ingrédients pour raconter une histoire
Sylvia Guirao est une scénariste expérimentée. Tout au long de ce FIFO 2015, elle met son savoir au profit des festivaliers en animant avec passion l’atelier Ecriture de scénario.
« Avez-vous avez déjà écrit ? » interroge Sydélia Guirao pour débuter son cours d’écriture de scénario dans une des loges de To’ata. « Oui, parfois des nouvelles ou des romans, j’ai essayé le théâtre mais je n’y arrive pas », répond en bout de table l’une des élèves du cours. Ils sont une dizaine à être venus écouter les conseils d’une professionnelle du milieu du cinéma. « Et qu’est-ce qui vous intéresse… ? » poursuit l’animatrice, un petit bout de femme pleine d’entrain. « Les mots ! », répond l’élève avant même que son interlocutrice ait finie sa phrase. Pour d’autres participants, ce sont plutôt les légendes ou la prose qui les captivent. Et, puis, il y a aussi ceux qui n’écrivent pas du tout mais qui souhaitent s’y mettre. « Et vous, qui êtes-vous ? » lance une dame quelque peu excentrique en s’adressant à Sydélia Guirao. Sourires de l’assemblée. « Bonne question ! », réplique la professionnelle qui déroule son curriculum vitae plutôt impressionnant. Les présentations sont faites, elle peut désormais rentrer dans le vif du sujet.
La réalité économique de l’écriture
« Qu’est ce qui fait une histoire ? ». Silence dans la salle de cours. « Un début et une fin ? », tente un peu hésitante, l’une des élèves. « Une histoire, elle est faite pour créer de l’émotion et elle doit être universelle », explique Sylvia Guirao avant de poursuivre : « Vous devez écrire pour exprimer un message, il ne faut pas écrire gratuitement. Ce message peut être simplement de faire rire ou être plus engagé et exprimer une révolte. » Passionnée et énergique, l’animatrice obtient l’attention de tous ses élèves, elle en profite pour leur prodiguer quelques conseils. « Vous devez savoir quelle est votre cible » explique la scénariste qui, après douze ans d’expérience, est en mesure de faire quelques constats. « Aujourd’hui, ce qui importe n’est pas tant d’avoir du talent mais d’être le plus lu et d’être rapide. L’écriture est votre entreprise, il faut savoir vous vendre. Il y a une réalité économique et marketing qu’il ne faut pas négliger dans ce milieu », prévient Sylvia Guirao qui semble décevoir quelques élèves encore un peu naïfs. « Au moins, maintenant, on sait ! » s’amuse Maeva, 27 ans, enchantée par cet atelier. « C’est génial d’avoir des professionnels qui nous font partager leur expérience et leur savoir », confie la jeune femme qui a soif d’apprendre.
Les ingrédients pour faire une histoire
« Maintenant on va voir les ingrédients pour écrire une histoire » poursuit Sydélia, venue de Nouvelle-Calédonie pour animer cet atelier. Personnages, objectifs, enjeux, actions… Sydélia Guirao note tous les élements pour faire une bonne histoire sur le tableau blanc de la salle. « C’est bon tout le monde suit ? Je peux effacer et poursuivre ? ». Un « oui » général rententit dans la classe. Les élèves semblent captivés. La professeure en profite pour faire participer son public et fait un tour de table. « Qu’est ce qu’on va raconter ? Vas y, lance toi». « Une tortue sans carapace qui rêve de danser… » répond l’une des élèves, une enseignante en arts plastiques. Au fur et à mesure que le tour de table se poursuit, l’histoire évolue : la tortue part à la recherche d’une plage un peu spéciale et se retrouve embarquée en mer où elle doit défier un requin. « Vous voyez à chaque fois, elle a un objectif mais pour l’atteindre elle doit franchir des obstacles », reprend l’animatrice qui se met à dessiner un rond au tableau sur lequel elle ajoute des perles. « Ces perles, ce sont les étapes de votre film». S’apercevant que l’heure avance, Sylvia Guiaro abandonne ce qu’elle avait prévu de faire pour la suite de son atelier. Le cours se termine en discussion avec les aprticipants de l’atelier, chacun y va de sa question ou de son conseil. « C’était passionnant » conclut Sylvie, 52 ans, une habituée des ateliers.