CONJECTURE ET TÊTE DE L’ART
Cela faisait plusieurs années que Jean-Claude Michel n’avait plus exposé en Polynésie, ce qui ne l’avait pas empêché de travailler dans ses ateliers aux alentours de Taravao, au cœur de la nature polynésienne. Ce sculpteur aime depuis toujours le corps à corps avec le bois, des troncs géants qu’il taille, tranche, sculpte à la tronçonneuse. Car tout naît de ce geste de bûcheron. Le matériau brut contient la forme même de sa sculpture. L’artiste a recours au dessin qui lui fait “voir” en trois dimensions ce que vont devenir ses sculptures qui ne cessent d’intriguer : élancées, dressées vers le ciel, pleines d’énergie, empreinte de sens et d’émotions, elles interrogent le visiteur.
Transparences, empâtements ou légèreté du pigment projeté sur la toile : la peinture de Jean-Charles Hyvert est vive de couleurs et de lumières. Vision d’une rougeur incandescente, d’un blanc virginal, d’un bleu électrique ou encore d’une nuit noire… Un trait, une coulure, un coup de pinceau franc ou une estompe au chiffon : chacun des gestes est captivé par l’artiste puis libéré sur la toile. Hyvert peint, dans l’immédiat, il agit dans l’imprévisible, il peint sous l’énergie. On ne parcourt d’ailleurs pas son chemin d’artiste sans être fasciné par le travail accompli, une maturité renouvelée à chaque exposition qui s’exprime dans la mise en scène des formes, des couleurs, des ombres et des lumières.
En 2006, Michel Ko tombe sur un article parlant d’un mathématicien russe, Grigori Perelman, qui a résolu l’énigme de la conjecture de Poincaré. Allez savoir ce qui a bien pu pousser l’artiste peintre qui déteste les mathématiques à se mettre dans la tête d’un génie des maths pour faire une exposition sur le thème La Conjecture de Poincaré ! Même Ko se le demande. Ce qui est certain, c’est que sans la découverte de la conjecture de Poincaré, ces tableaux que Ko nous présente n’auraient jamais vu le jour. Comme l’artiste le souligne : “c’est étrange l’art et l’âme humaine, on peut joindre l’impossible, l’irréel devient réalité poétique.” Le résultat reste à la hauteur de ce que Ko nous montre habituellement : une peinture sincère, étonnante, pleine d’énergie, une peinture vivante.
Salle Muriavai de la Maison de la Culture
Mardi 04 au jeudi 06 novembre 9h à 17h
Vendredi 07 novembre 9h à 16h
Samedi 08 novembre 9h à 12h
Entrée libre
Renseignements au 544 546