DEBAT E-COMMERCE : S’ARMER FACE AUX DERIVES POTENTIELLES DE L’EXPOSITION NUMERIQUE
Comment se préserver et rester maître de sa réputation, de son identité sur la toile ? C’est la question qui a été posée hier lors du premier débat des Rencontres Numériques, qui s’est tenu sous le chapiteau de la Maison de la Culture, de 16h à 18h. Face au développement du e-commerce, à la mise en place de vidéosurveillance dans les lieux publics et à l’explosion des réseaux sociaux sur Internet, toute la question à été de savoir comment protéger son intimité et se prévaloir des échanges et commerces de nos données personnelles.
La question de la responsabilité de l’internaute lui-même a largement été abordée.
Fcp Vs € et $
En matière de commerce pur, l’ouverture des marchés pose d’abord la question de la concurrence, à l’international mais aussi avec le commerce traditionnel. Ce dernier, pour Guy Loussan, n’est cependant pas menacé par les ouvertures liées à l’Internet.
Internet se positionne en tant qu’outil providentiel pour redonner une dynamique à l’économie polynésienne. « Nous ne pourrons pas passer à côté d’un développement venant de l’extérieur et devrons faire preuve de capacité d’adaptation. On a actuellement une barrière douanière qui est insuffisante. Le consommateur qui veut se servir à l’extérieur est encore libre de droits et taxes sur des sommes modestes et c’est un frein au développement de l’activité des petits commerces locaux », souligne Jacques Billon-Tyrard.
E-dentité
Pour anticiper les dérives induites par la précipitation dans l’ère numérique et parer aux éventuels dommages, les précautions que l’internaute doit lui-même prendre ont été invoquées. « À partir du moment où l’on dit « Je vais sur le Web », a noté Xavier Proia, il y une « identité numérique qui se crée, ce qui implique un changement comportemental extrêmement important. Les entreprises vont avoir un gros effort à faire au niveau de leur « e-réputation », l’identité que l’on va pouvoir trouver sur la toile ».
Virtual suicide
Quand le mal est déjà fait (usurpation d’identité…), Christophe Psychogios a rappelé qu’il existe des sites Internet de « Web suicide », qui permettent de se « suicider numériquement » ». En métropole, la réglementation est relativement protectrice vis-à-vis du consommateur, notamment pour les spams, et en Europe, la réglementation a évolué pour éviter que les données personnelles recueillies sur le Web soient utilisées et vendues sans responsabilité de la part de l’entreprise qui en dispose. Malheureusement, cette réglementation ne s’applique pas en Polynésie.
Une réglementation à renforcer
Le manque généralisé de réglementation locale visant à protéger pleinement le consommateur a été signalé, ainsi que les difficultés liées aux particularités locales : nous sommes sur deux secteurs, les télécommunications et l’audiovisuel. Or la loi statutaire confie l’une à la Polynésie française et l’autre à l’Etat. Du coup, on se retrouve avec des réglementations métropolitaines qui doivent faire l’objet d’une expression systématique comme étant applicables en Polynésie française pour qu’elles puissent l’être. Rappelons cependant que le Ministre de l’économie numérique a annoncé la mise en chantier du code des postes, sa refonte et son aboutissement pour la fin de l’année 2010. On a donc quand même l’espoir d’avoir un cadre réglementaire qui soit un petit peu plus cohérent d’ici la fin de l’année ».