FIFO 2012, plus que jamais un combat pour la visibilité des cultures océaniennes
La traditionnelle cérémonie d’ouverture du FIFO s’est tenue ce matin sur le paepae de la Maison de la Culture. Après un rapide petit-déjeuner, le jury de cette 9ème édition a été chaleureusement accueilli avec le chant d’ouverture « Taurua FIFO » écrit par Gaspard Coppenrath, entonné par le personnel de l’établissement.
En meneur de cérémonie, Wallès Kotra, Président de l’AFIFO, a d’abord salué la diversité des parcours et la richesse des regards sur le monde des 11 membres du jury international, présidé cette année par Monsieur Elie Chouraqui. Il a par la suite souligné l’importance du colloque des télévisions océaniennes, du fait que « le programme de télévision est le produit culturel le plus partagé et le plus consommé au monde, et également dans notre région ». « Les dirigeants des télévisions sont par conséquent des acteurs importants dans la bataille de la visibilité de nos cultures ». « Un jour, a-t-il ajouté, lors d’une présentation du FIFO à Paris, Claude Esclatine, Directeur général du réseau outre-mer 1ère, a pris l’engagement de faire démentir l’expression de l’écrivain Le Clézio qui parlait de l’Océanie comme d’un continent invisible »… Car c’est bien là l’objectif poursuivi par le Festival International du Film documentaire Océanien depuis ses premiers pas : s’ouvrir aux autres, au monde, au travers de partenariats toujours plus riches et porteurs de nouveautés. Ainsi, les festivals de Cabourg, Rochefort, le Festival « Ânûû-rû âboro » de Nouvelle-Calédonie, le Festival de cinéma de Douarnenez en Bretagne et plus récemment le Festival international du livre et du film « Etonnants voyageurs », constituent aujourd’hui un réseau d’amitié et de solidarité qui s’étoffe d’année en année, des liens que le FIFO développe également au travers du « FIFO hors les murs » et la projection de films un peu partout dans la région et au-delà…
Évènement au succès aujourd’hui incontestable, le FIFO entend faire entendre les voix de l’Océanie, des « infiniment petits du monde ». La présence du groupe France Télévisions en Polynésie, à Wallis et en Nouvelle-Calédonie, affirme et assure une dimension océanienne que Rémi Pflimlin, Président Directeur Général du groupe, a confirmé qu’il relaierait via la diffusion sur les antennes France Télévisions d’un certain nombre des documentaires présentés et primés ici, les faisant ainsi connaître au plus grand nombre. « Le documentaire est une des choses sur lesquelles nous mettons l’accent, a-t-il précisé : le groupe France Télévisions en est le premier co-producteur en Europe (près d’1 millier co-financés). Le documentaire, c’est le lieu de la création d’abord, création centrale pour le développement des communautés humaines quelles qu’elles soient. Nous voulons être le vecteur de cette création. Mais le documentaire c’est aussi un regard particulier, la capacité de rendre compte de la réalité sous ses différents aspects. Les choses ne sont pas simples, blanc ou noir. Il y a des regards différents, des approches différentes. Le documentaire nous les offre et je suis persuadé que la confrontation de ces regards différents dans l’Océanie sera très riche ».
Rémi Pflimlin a par ailleurs assuré qu’il participera avec intérêt aux Rencontres Numériques du FIFO car « ce qui est primordial, a-t-il indiqué, c’est de réfléchir aux contenus que nous allons véhiculer à travers le numérique et à l’utilisation de cet outil de diverses manières ». « Je pense que de ce point de vue, le fait qu’ici, en Océanie, on réfléchisse au numérique avec le regard, la culture, l’exigence que vous avez, est probablement très riche en enseignement pour nous », a-t-il conclu. Après un mot des officiels locaux, dont Michel Buillard, Maire de Papeete, et Anthony Géros, Vice-Président du Gouvernement de Polynésie, le jury s’est retiré pour commencer les visionnages. Ne nous reste ainsi plus qu’à leur souhaiter de bonnes projections, et à vous tous, un excellent FIFO 2012 !
Manon Hericher