FIFO 2014 – 8ème colloque des télévisions océaniennes
Le bilan
Pour la huitième année consécutive, tous les représentants des télévisions océnaniennes se sont réunis au FIFO autour d’un colloque. Le seul rendez-vous des professionnels de la filière depuis des années qui permet un échange fructueux d’expériences et de partage entre spécialistes et partenaires de la région. Autour d’une table, durant quatre matinées, les cadres des télévisions des Pays ou Territoires du Pacifique du Sud se sont rassemblées pour implanter une stratégie régionale commune et bâtir des projets transversaux tout en s’adaptant à la révolution numérique.
Gonzague de la Bourdonnaye, journaliste et rédacteur en chef à Calédonie 1ère, responsable du projet numérique au sein de France Télévisions, revient pour nous sur les points principaux de ce colloque…
Le colloque est l’occasion de vous retrouver mais aussi d’échanger et de prendre des décisions. Qu’est ce qui est ressorti de cette rencontre 2014?
J’ai senti cette année une vraie prise de conscience. Les participants ont compris que la déferlante numérique arrivait et très vite, il faut désormais arrêter de discuter et agir. Il y a deux-trois ans, nous avons eu l’idée de développer une plate forme d’échanges de reportages entre les télévisions de la région, la Banque d’Images du Pacifque (BIP). Chaque année, nous sommes au FIFO pour porter ce projet et tenter de le développer. On sent désormais qu’il a une résonnance. Il existe encore des territoires, à moins d’une heure d’avion les uns des autres, qui ne s’échangent pas d’images alors qu’aujourd’hui presque tout le monde a le câble. Quand Apple, Google et Netfix vont commencer à être totalement opérationnels chez nous, quelle sera la visibilité? Quelle sera la place de nos contenus, entre nous, au sein de l’Océanie, mais aussi entre l’Océanie et l’extérieur? Il y a donc une vraie cohérence entre ce colloque des télévisions régionales et l’esprit inital du FIFO. La principale difficulté que nous rencontrons porte plutôt sur les différents formats adoptés par les télévisions. La BIP s’adresse à des chaînes qui vendent des journaux d’informations et qui font de l’actualité suceptible d’intéresser les pays voisins. A termes, la BIP doit devenir une agence avec un coordinateur à temps plein, quelqu’un qui a une vision éditoriale des échanges. Mais pour arriver à cette dimension, il faut une vraie volonté politique. Concernant l’esprit de cette banque, c’est assez simpleÂÂ : cela fonctionne par contribution. En clair, chacun fait son marché et achète ce qu’il veut. Nous avons également songé à une autre idée pour lancer la machineÂÂ : réaliser un hebdo du Pacifique, un petit sujet de 15 mn par semaine comme un journal du Pacifique.
En 2015 auront lieu les jeux du Pacifique en Papouasie, quels ont été vos échanges à ce sujet?
Ce type d’événement demande un grosse prépation, c’est une vraie question. A France Télévisions, nous avons une expertise des jeux de 2011 qui avaient été une grande réussite. C’était la première fois qu’il y avait eu un tel dispositif dans le Pacifique si on écarte l’Australie avec les JO. Notre question est aujourd’hui comment va t-on s’agréger à cet événement? Durant toute la durée des jeux, ce sont les organisateurs qui récupèrent les droit audiovisuels, nous leur avons donc posé la question. Nous attendons toujours la réponse! En tout cas, de notre côté, nous sommes prêts à y aller. Nous nous sommes d’ailleurs mis d’accord pour créer un catalogue de bandes annonces des productions de chaque télévision. Cela nous permettra par exempleÂÂ de s’échanger ou acheter des émissions sportives…
Quelles sont les attentes des participants ?
Systématiser les échanges, à la fois en matière d’infos mais aussi en production ou co-production. C’est ainsi que nous pourrons devenir une petite force : si nous y allons individuellement, on ne nous écoutera pas. France Télévisions ou ABCÂ ont la chance d’être un groupe avec une grande force de frappe mais les autres qu’est ce qu’ils pèsent? On doit donc continuer d’unifier nos forces. Cette année, il y eu de très bonnes idées sur le partage de documentaire, on sent qu’il y a une vraie dynamique de production. Et j’espère que grâce aux formations mises en place déjà depuis quelques années, nous aurons bientôt un nombre croissants de réalisateurs originaire de l’Océanie pour nous montrer leur point de vue.