FIFO 2014 – Remise des prix : émotion et enthousiasme au rendez vous.
La pluie était au rendez vous à la Cérémonie de remise des prix qui a eu lieu ce vendredi 07 février 2014 dans le Grand Théâtre de la Maison de la Culture, mais cela na pas empêché un public de venir nombreux. Parmi les invités et spectateurs, M. Jeffry Salmon, Ministre du tourisme et de la culture et représentant du Pays, ainsi que M. le Haut Commissaire de la République, représentant de l’Etat. Le jury international du 11ème FIFO présidé par M. Luc Jacquet a consacré «Nickel, le trésor des Kanak» réalisé par Anne Pitoiset et Laurent Cibien en lui remettant le grand prix FIFO-France Télévisions.
Ont également été récompensés
– «Nuclear Savage» réalisé par Adam Jonas Horowitz (prix spécial du jury)
– «La compagnie des Archipels» réalisé par Jacques Navarro-Rovira (prix du jury)
– «Big Name No Blanket» réalisé par Steven McGregor (prix du jury)
Le public a décerné deux prix pour sa part :
– «Ananahi, demain» réalisé par Cécile Tessier Gendreau (Prix du Public)
– «I’m going to mum’s» réalisé par Lauren Jackson (prix du meilleur court métrage)
Et enfin le prix du meilleur Pitch a pour sa part été attribué à Nikki Si’Ulepa, pour la présentation de son projet Taku Ipukarea.
Au cours de cette semaine, plus de 20 000 entrées dont plus de 7000scolaires ont été comptabilisées. Le FIFO confirme sa place dans le monde audiovisuel océanien, autant auprès d’un public polynésien conquis que des professionnels venus de toutes les régions du Pacifique, mais aussi du Canada, de France et des Etats Unis. Les ateliers gratuits, colloques et rencontres ont eu également leur lot d’adeptes, comme chaque année.
Place aux réactions des gagnants et à quelques personnes du public
Anne Pitoiset, gagnante du grand prix FIFO 2014 avec «Nickel, le trésor des Kanak»:
FIFO: Comment te sens tu et que représente ce prix pour la Nouvelle Calédonie?
Anne Pitoiset: «C’est la première fois que je gagne un prix, je suis très émue. C’est vrai je viens souvent au FIFO, il y a 3 ans j’avais pitché ce projet et c’est super encourageant pour continuer. C’est très bien pour la Calédonie et pour l’Océanie, car ça pose des questions de société qui sont très profondes et que chacun devra prendre en compte dans les prochaines années».
FIFO: Cela a été dur de tourner ce film?
Anne Pitoiset: «C’était difficile car c’est un film engagé, dans le sens où on n’éludait pas les questions. Il était également difficile d’avoir des témoignages, comme celui d’André Dang, que je connais bien depuis le temps que je prépare ce sujet en Calédonie, mais j’avais à cœur de le faire témoigner. Je remercie d’ailleurs toute l’équipe avec qui je travaille depuis des années.»
FIFO: «C’est un vrai encouragement cette récompense, tu la dédies aux Kanaks?»
«C’est une vraie reconnaissance, d’un travail, d’un combat pacifique, il montre qu’on peut réussir sans prendre les armes mais économiquement. C’est très important pour les calédoniens et ceux qui travaille dans cette usine. Merci»
Luc Jacquet, président du jury et réalisateur de «Il était une forêt»
FIFO: «Quel est ton sentiment sur cette 11ème édition du FIFO?»
Luc Jacquet: «Beaucoup de compétences, c’est quelque chose d’essentiel. Le FIFO est une manière de voyager, de partager. J’ai passé vraiment un bon moment au festival. Il y a eu un bon esprit au sein du jury, nous avons vu et partagé d’excellentes choses.»
FIFO: Qu’est ce qui vous a décidé à décerner le 1er prix du jury à «Nickel, leÂÂÂ trésor des Kanak»?
«Ce qui nous a touchés, c’est vraiment sa dimension universelle. A partir d’un sujet précis, la réalisatrice a su aller plus haut et poser des questions qui sont des questions d’avenir. C’est vrai que l’originalité du modèle Kanak est très intéressante mais il pose des questions sur des problèmes qui ne sont pas résolus comme d’ailleurs dans beaucoup de pays. Comment arriver à gérer la ressource, le développement des sociétés et préserver les traditions ? Tout va très loin et le sujet est posé très intelligemment. Ce qui intéressé notamment dans ce film, c’est la qualité des silences, pour laisser le spectateur réfléchir lui-même. Et c’est pour ça que j’ai été un fervent défenseur de ce documentaire car il témoigne aussi d’une maitrise de la réalisation.»
Parole aux spectateurs:
«Je trouve que c’est un très beau palmarès : après «Aux enfants de la bombe» l’an dernier, on poursuit avec le nickel en Calédonie, je trouve que c’est une merveilleuse idée et un très bon choix. Car on reste sur des domaines essentiels c’est-à-dire, le rôle de la France, mais aussi la capacité des peuples océaniens à se relever.»
«Je suis ravi c’est un très bon palmarès, même le off était d’une grande qualité. D’ailleurs, même si ce n’est pas celui là que j’aurais choisi, le prix du meilleur court métrage récompense un film très rigolo et c’est un court sympa. Je compte sur ce week end pour avoir plus de temps et aller voir les films primés.»
«J’avais hâte de venir visionner les films et il y a eu vraiment de belles choses, de très bons projets. Côté palmarès je trouve que c’est un bon choix, ça a du être difficile de choisir.»
«Je n’ai pas vu tous les films du palmarès, ce week end je le ferai, mais j’ai été agréablement surprise par le niveau du FIFO de cette année. C’est plus qualitatif pour moi cette année. Le FIFO c’est toujours plein de choses à découvrir, je suis particulièrement contente pour le prix du public. C’est très bien pour ce groupe marquisien, j’espère que ça les encouragera à revenir jouer sur Tahiti.»