ITW JAN KOUNEN, président du jury
Le réalisateur français Jan Kounen participait à son premier FIFO. A la fois comme spectateur mais aussi et surtout comme président du jury. A la sortie de la soirée de remise de prix, il répond à nos questions.
Quel est votre avis sur les films primés de ce FIFO 2015 ?
Je suis très content. On est obligé de sacrifier des films qu’on a aimés pour d’autres mais les documentaires primés ce soir sont vraiment forts et humains. Tender, le grand gagnant, est un film fort et universel, il est très proche du cinéma. Black Women Panther est un portrait sans concession et les Horizons chimériques m’a beaucoup étonné, il est très bien tourné. Enfin, Kumu Hina qui a eu le prix du public, a beaucoup touché les Polynésiens, il est très proche de la vie locale. Ce n’est jamais facile de départager les films, et encore moins lorsqu’il y a une telle sélection et une telle programmation.
Comment avez vous vécu ce Festival ?
Je n’avais pas l’impression d’être dans un festival de documentaire, j’étais au cinéma ! J’ai eu vraiment des bonnes surprises. C’est un beau festival, il doit continuer de vivre. Je reviendrai !
JEAN PHILIPPE JOAQUIM, réalisateur de Tatau, la culture d’un art, prix du SCAN
On vous a entendu exploser de joie lors de l’annonce du prix, est-ce qu’il était important pour vous ?
Oui car c’est une reconnaissance locale. Ce prix nous fait honneur d’autant que c’est le premier pour moi comme pour le producteur. Au delà du plaisir d’aller au bout de l’aventure, c’est juste génial de savoir que ton film est vu par tant de personnes et qu’il est ensuite consacré lors d’un festival comme le FIFO. C’est une véritable charge émotionnelle.
Qu’est ce que ce prix va t’apporter à l’avenir ?
Il m’apporte déjà de la fierté. Je suis honoré et fier d’être parmi les primés, au côté de films comme Kumu Hina, Black Panther Woman ou Tender qui sont extraordinaires. J’espère aussi que cette reconnaissance va nous permettre d’exister et d’être plus visibles dans le milieu audiovisuel.
HINA, héroïne du film Kumu Hina, récompensé deux fois par le 2ème prix du jury et le prix du public
Vous sembliez très émue lors de l’annonce des prix…
Oui… Je suis tellement honorée, je me sens humble. J’espère que notre histoire va permettre à beaucoup de gens de prendre le contrôle de leur vie comme Marlène Cummins, l’héroïne de Black Panther Woman. Je n’ai pas vu le film mais j’ai eu le plaisir de la rencontrer. On se ressemble, on est comme des sœurs.
Etait il important pour vous que votre film soit primé au FIFO et à Tahiti ?
Oui, très important. Je suis venue de Hawaii sur les terres de mes ancêtres, et j’ai en plus le plaisir d’être récompensée !
Marlène Cummins, héroïne du film Black Panther Woman, prix Spécial du jury
Vous repartez en Australie avec un prix special, que ressentez vous ?
Je suis très heureuse. J’ai fait un long chemin pour découvrir un pays où la culture est très forte et les indigènes sont très présents. Je n’ai pas l’habitude de voir les indigènes dominer un endroit !
Comment s’est passé votre séjour ici en Polynésie française ?
J’ai absorbé l’esprit polynésien, un peu comme mon peuple. Ici, ils ne font pas de différence entre les gens, les classes sociales. Tout le monde est pareil, pour moi, c’est une découverte. J’ai beaucoup aimé la culture d’ici comme la danse et le tatouage, nous avons parfois des coutumes et des traits de caractère similaires. Comme les Aborigènes, les Polynésiens ont une relation harmonieuse et spirituelle avec la terre et les animaux.