La soirée mythes et légendes en direct
Découvrez les conteurs qui seront sur le Paepae a Hiro ce soir :
RANGIMOANA TAYLOR – NOUVELLE ZELANDE
Rangimoana Taylor est acteur, metteur scène et conteur maori de Nouvelle-Zélande avec plus de 35 ans d’expérience. Il s’est produit sur des scènes internationales et a fait des interventions sur la BBC. Diplômé de l’école d’art dramatique Toi Whakaari-NZ Drama school dans les années 70, Rangimoana Taylor a été l’un de ceux qui a développé le style Marae-Théâtre, incorporant des valeurs et des concepts culturels dans l’espace de performance. Il a également été l’un des fondateurs du Taki Rua Theatre de Wellington qui est devenu une plate-forme et référence nationale pour le théâtre contemporain bi-culturel dans le pays au cours des années 80 et 90.
Le retour de Maui-Tikitiki-a Taranga
Taranga était la Te Ariki Nui (la Reine) et elle avait donné naissance à son sixième enfant qui était un garçon. Le bébé ne semblait pas avoir de battements de coeur ni même de souffle et Taranga pensa qu’il était mort. Elle alla donc au bord de la mer et coupa la houppe de ses cheveux pour en tresser un panier dans lequel elle déposa le bébé et laissa partir le panier au fil de l’eau. Ranginui, le père du ciel, commanda les montagnes pour qu’elles s’abaissent afin de recueillir l’enfant. Il expliqua plus tard à l’enfant qui avait survécu ce que sa mère avait fait pensant qu’il était mort : d’où son nom de Maui-Tikitiki-a Taranga. Bien que vivant dans les cieux, Maui Tikitiki-a Taranga apprenait à changer d’apparence et même à se rendre invisible. Mais malgré toutes les choses magiques qu’il pouvait faire, il s’ennuyait car il était seul et n’avait pas d’amis pour jouer avec lui. Quand il eut 6 ans, il vit des enfants jouer sur la terre. Il demanda à Ranginui de pouvoir aller jouer avec eux. Ranginui refusa à de nombreuses reprises et devant le mécontentement de Maui-Tikitiki-a Taranga il finit par lui dire que s’il allait sur la terre, il ne pourrait plus revenir dans les cieux et que les enfants sur terre n’avaient pas de pouvoirs magiques. Malgré cet avertissement, Maui Tikitiki-a Taranga se transforma en faucon et vola jusqu’à la terre pour rejoindre les enfants. Ils essayèrent de le chasser tant ils étaient effrayés et alors Maui devint invisible… Les enfants le menacèrent de tout raconter à leur mère et c’est ainsi que Maui-Tikitiki-a Taranga découvrit que leur mère n’était autre que Taranga. Il demanda à plusieurs reprises aux enfants de dire à leur mère que son plus jeune enfant était venu à la maison mais ils ne dirent rien. Alors Maui-Tikitiki-a Taranga se fâcha et ils finirent par aller trouver leur mère. Taranga sortit dans la cour pour voir cet enfant qu’elle croyait mort et elle lui demanda de prouver qu’il était bien Maui-Tikitiki-a Taranga. Il se transforma alors en oiseau volant dans les arbres mais cela ne
suffisait pas ; il se transforma alors en poisson et plongea dans la rivière… puis en arbre, et expliqua à sa mère qu’il vivait avec Ranginui (le père du ciel).
Taranga se rendit compte qu’il s’agissait bien de son enfant et elle commença à pleurer. -Oh mon plus jeune enfant m’a été envoyé ! Bienvenue dans ta maison et à la cour Royale !
MOSES GOODS – HAWAII
Moses Good est l’un des conteurs les plus importants de Hawai’i. Descendant de la lignée Pi’ilani de l’île de Maui, il travaille à Honolulu mais se déplace également à l’international pour partager les histoires de ses Kupuna (ancêtres) auprès d’auditoires variés. Moses allie l’art oratoire traditionnel hawaïen, le chant, la danse polynésienne et des techniques théâtrales occidentales et orientales, le tout lui conférant une signature unique dans la narration.
Au cours de son enfance sur l’île de Maui, Moses a ressenti de l’intérêt pour les légendes hawaïennes dès son plus jeune âge. Très timide et introverti, ce n’est que lorsqu’il découvre le théâtre et le hula traditionnel qu’il prend confiance et se décide à partager ses histoires avec les autres.
Moses est aussi un dramaturge accompli. Actuellement en tournée avec le one-man show qu’il a écrit, il y célèbre la vie et l’héritage de l’une des figures les plus célèbres de Hawai’i, Duke Kahanamoku.
La légende de Kamapua’a
Voici un épisode de la vie de Kamapua’a qui est un akua (divinité) cher au peuple Hawaïen.
Kamapua’a est une créature dotée de beaucoup de charme, auquel peu de femmes peuvent résister. Il possède également la faculté de pouvoir changer d’apparence et de se présenter sous de nombreuses formes, la plus célèbre étant celle d’un cochon. Kamapua’a sort toujours victorieux de ses aventures et de ses conquêtes amoureuses. Ainsi, il a même eu l’audace de faire la cour à Pele, déesse du feu et des volcans. Pele, une akua associée aux forêts et aux zones humides.
Kamapua’a rend fertiles toutes les terres qu’il sillonne.
Cette légende nous parle d’un voyage que celui-ci aurait effectué jusqu’à Kahiki, un pays lointain où foisonnent les belles femmes. Cherchant à gagner leur affection, il relève des défis les uns après les autres. L’histoire commence avec un hula noho (danse assise) intitulée « Nemonemo Ta Pua’a ». Honorer le nom de Kamapua’a, « Nemonemo Ta Pua’a » est parmi les plus anciennes danses de la tradition de hula « Halau Mohala’llima ».
KIMI ORA HEY ARAKI – ILE DE PAQUES
En plus d’être une danseuse hors pair, Kimi Ora Hey Araki est la plus jeune de tous les conteurs. Agée de vingt ans seulement, c’est avec sa jeune sœur qu’elle nous conte une légende en langue Rapa Nui.
La migration du célèbre monarque Hotu Matu’a à Te Pito o te Henua.
Selon la légende, les sages anciens avaient longtemps prédit l’effondrement de la terre de Hiva, ce continent mythique ou surface insulaire. La montée des eaux qui s’en suivit causa la mort de beaucoup de gens et força les générations suivantes à se construire des embarcations leur permettant de s’évader de l’île en quête de nouvelles terres.
C’est dans ce contexte que d’après les dires, le dieu Make-Make apparut au sage Hau-Maka au travers d’un songe, pour que le monarque Hotu Matu’a sache que sa destinée était de se rendre à l’Ile de Pâques c’est-à-dire à Mata ki te Rangi (Les yeux levés vers le Ciel).
Le roi envoya en éclaireur sept explorateurs vers la nouvelle terre pour identifier ce qu’avait vu en songe Hau-maka. Ces derniers auraient été les deux fils de Hau-maka : Ira et Raparenga ainsi que les cinq fils de son frère Huatava à savoir Ku’u Ku’u, Ringi Ringi, Nonoma, U’ure et Mako’i, l’île appelée « Te pito o te kainga » (Le nombril de la matrice).
A la suite de l’expédition, Hotu-Matu’a, sa famille et sa suite entreprirent le déplacement vers l’île au moyen de deux grandes pirogues doubles. En raison des mauvaises herbes qui poussaient nombreuses sur l’île, Ira et Rapenga, restés pour attendre le monarque, tentèrent de le dissuader d’investir cet endroit. Mais il ne se laissa pas convaincre car pour lui les « mauvaises herbes » de leur île d’origine, en parlant des inondations, étaient bien plus dévastatrices.
C’est ainsi que débarqua le Ariki Hotu Mau’a, premier monarque de l’île aux côtés de son épouse Vakai a Heva et de sa fille Ava Rei Pu’a sur le rivage d’Anakena où il élut réellement domicile. A la suite des rites et bénédictions de rigueur, il se partagea la terre avec son frère. Le plateau du Poike fut dédié aux prisonniers Hanau Momoko (oreilles courtes), aux vaincus et aux traitres de l’île. Depuis lors, l’île fut appelée Te Pito o te Henua (Le nombril de la Terre).
Avant de décéder, Hotu Matu’a divisa l’île en confiant un lot de terres à chacun de ses fils pour qu’ils constituent leurs propres tribus ou mata.
TEIVA MANOI – POLYNESIE FRANCAISE
Teiva Manoi dit Minos est un orateur bien connu du monde culturel polynésien, notamment pour son rôle de ra’atira et ‘örero dans plusieurs groupes de danse professionnels. Habitué de la scène, on le retrouve souvent lors de concours ou de spectacles comme le Hura Tapairu, Pina’ina’i, et lors du Heiva i Tahiti où il a gagné à plusieurs reprises des prix pour ses prestations.
Le voyage de Pātārava
Durant le règne de Tamatoa 1er, un grand-prêtre de ‘Oro originaire de Rai’atea fit voyage en direction de Tahiti. Il se prénommait Tupuanui et était accompagné de ses deux frères et de sa sœur. Leur voyage avait pour but l’implantation d’une pierre issue du marae de Taputapuātea sur le marae de Tūmarama, situé en face de la passe de To’ata.
Mais la véritable portée, le véritable but de leur voyage résidait dans la volonté qu’avaient les quatre prêtres guerriers de répandre le culte du dieu ‘Oro en l’implantant à Tahiti où régnaient encore les divinités telles que Ta’aroa, Tū et Tāne. Pātārava est le nom de la pirogue qui avait été construite spécialement pour l’occasion.
Mais avant même d’avoir mis les pieds à terre, ils furent accueillis par un groupe de guerriers qui voulurent les provoquer au combat et s’emparer de leur pirogue. Toatemanava, comprenant alors ce qui les attendait, invoqua le dieu ‘Oro afin d’obtenir son aide. A ce moment précis, Pātārava fut propulsée au-dessus de l’eau et un vent violent se mit à souffler. La pirogue fut élevée dans les nuages et fut ramenée jusqu’à Opoa. C’est ainsi que les quatre guerriers furent sauvés.
Aussitôt arrivés, ils se rendirent chez leur roi Tamatoa 1er et lui firent le récit de cet événement extraordinaire. En signe de gratitude, ils ramenèrent les offrandes qu’ils avaient apportées et les offrirent à ‘Oro.
HINANO MURPHY – POLYNESIE FRANCAISE
Hinano Murphy est présidente fondatrice de Te Pu Atiti’a et directrice adjointe de la station de recherche GUMP de l’Université de Berkeley. Egalement professeur des écoles et conseillère pédagogique en charge de l’enseignement des langues polynésiennes, elle a mis à profit ses talents de conteuses à de nombreuses reprises.
EDGAR TETAHIOTUPA – POLYNESIE FRANCAISE
Edgard Tetahiotupa est enseignant et anthropologue, membre du réseau Asie-Imasie, du CNEP (Centre des Nouvelles Études sur le Pacifique, EA 4242), de l’association C.I.E.L. (Centre d’Investigation en Ethno astronomie Locale) et de diverses associations culturelles locales. Passionné par les cultures et langues polynésiennes, par la vision polynésienne du monde et la perception de cet univers à travers le sens des mots, et par les liens qui unissent la Polynésie au reste du monde, il s’intéresse également aux contacts des langues polynésiennes et de la langue française, et leurs implications dans l’enseignement en Polynésie française. Ses recherches portent sur le bilinguisme, et les liens entre les cultures du Pacifique et du continent américain.
La légende des îles Marquises
Il était une fois Atea et Atanua qui erraient dans le vide cosmique. Atanua était lasse de cette vie. Elle insista auprès de son époux de construire une maison. Un soir il invoqua les esprits pour lui venir en aide. C’est ainsi qu’en une nuit, il construisit la maison.
Il plaça deux poteaux (Ua Pou). Il y fixa au-dessus la poutre faîtière (Hiva Oa), y ajouta les traverses… (Nuku Hiva), y installa la toiture (Fatu Hiva)…
Durant la construction, Atanua guettait l’aube (Tahuata), car tout devait se terminer avant l’apparition du soleil. L’oiseau moho était, lui aussi, de la partie pour annoncer l’arrivée imminente du jour (Mohotani). Lorsqu’Atea eut terminé sa besogne, il creusa un trou et y ensevelit les déchets (Ua Huka). Enfin, apparut le soleil, le jour est là (Eiao) !
Voici la version qui est habituellement contée…
Mais, selon Teaiki Tohetiaatua, cette maison ne tint pas longtemps, elle se brisa. Les différents éléments de la maison se dispersèrent : les deux poteaux sur une île, la poutre faîtière sur une autre île, la toiture sur une autre, etc.
Aussi, continue-t-il, les Marquisiens doivent reconstruire la maison, se regrouper pour que les Marquises ne deviennent qu’UNE. C’est ce qu’elles font notamment avec le festival des arts, la création de l’académie marquisienne, de la communauté des communes, l’inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco et la mise en place de la Zone éducative protégée.