Les scolaires lancent le 15ème Fifo
Les organisateurs du FIFO consacrent une journée aux scolaires qui répondent à l’invitation en nombre. Pour cette édition 2018, ils seront près de huit mille et, pour la première fois depuis longtemps des ateliers leur sont ouverts. Ils peuvent s’initier au vlogging, au make-up FX et à l’écriture de scénario avec des professionnels.
Jacqueline Paschetta est enseignante en cinéma au lycée de Papara. Elle sort du Grand théâtre. Ravie, elle se dirige vers les salles d’atelier pour y installer ses élèves. « C’est la première année que l’on a cette opportunité. C’est une chance », insiste-t-elle. « Le FIFO pour les élèves c’est leur sortie de l’année, c’est ce qui donne du sens, un but, qu’ils soient ou non en section cinéma, qui leur permet de se confronter au milieu de la réalisation, de s’ouvrir aux sociétés et cultures océaniennes. »
Rencontre avec des professionnels
Trois ateliers ouvrent leurs portes aux scolaires. L’atelier écriture de scénario avec Sydélia Guirao, qui a écrit de nombreux textes pour des séries animées ou des fictions, l’atelier Make up FX avec Christopher Prenat, maquilleur, et l’atelier vlogging avec Tevai Maiau, réalisateur et producteur. Les élèves rencontrent ainsi des professionnels. Ils posent des questions, concrétisent et matérialisent des idées jusque-là restées très abstraites.
Les visiteurs du jour sont nombreux. Les allées de la Maison de la culture bruissent des rires des collégiens et lycéens. Certains, incrédules, reviennent sur les images visionnées : ils sont surpris, parfois troublés, jamais indifférents.
8 000 scolaires attendus
Tiraina, Moehei et Heimere, respectivement 15, 16 et 17 ans sortent justement d’une projection. Elles sont en seconde au lycée professionnel de Faa’a (côte ouest de Tahiti) et profitent du festival pour la première fois. « On a vu Frère des arbres, on n’a pas vu le temps passer. On ne s’est pas ennuyé et on a appris des choses. Les arbres font notre oxygène, il ne faut pas les couper. » Miriama Bono qui a été organisatrice du festival pendant trois éditions et est, aujourd’hui, présidente de l’AFIFO, insiste : « On participe à l’éducation de la jeunesse polynésienne, on a maintenant une génération de jeunes qui, en quittant les établissements scolaires, connaissent le FIFO ».
À l’issue de certaines projections, des rencontres avec les réalisateurs ont été programmées pour permettre aux scolaires d’aller au-delà de la seule projection. Les professeurs promettent de toute façon de s’appuyer sur le passage au festival pour pousser les réflexions. « On va être interrogés en classe », confirment Tiraine, Moehei et Heimere.
Des rencontres pour mieux appréhender les métiers
Cette journée dédiée aux scolaires propose en plus des rencontres « métier ». Ingénieurs du son, journalistes, producteur, réalisateurs, scénaristes et monteurs animent des interventions dans une petite salle dédiée. Elle ne désemplit pas. Enaiva Martinez-Pena, professeure au lycée La Mennais de Papeete, est venue avec sa classe de 4ème. « Je prépare avec eux un concours pour la semaine de la presse. On est là pour qu’ils rencontrent de vrais journalistes, qu’ils posent des questions, écoutent leurs expériences car ils n’appréhendent pas toujours bien le quotidien de ce métier. »
Un doigt se lève. Une élève pose une question, la dernière de sa liste préparée en classe quelques jours plus tôt : « Quel est le meilleur sujet que vous ayez traité ? ». Les yeux se tournent vers les deux journalistes-animateurs qui ont toutes les attentions. Silence dans la salle. Là aussi le public est conquis.
FIFO / Delphine Barrais