Ma famille adoptée – le fa’a’amu en question
« Un peu de souffrance contre beaucoup d’amour »… Ce sont les quelques mots par lesquels Marco résume la démarche de son couple, revenu à Tahiti trouver son deuxième enfant. Après quelques semaines de recherches infructueuses, il observe avec lucidité que l’investissement en vaut la chandelle ; il sait que leurs efforts seront au final récompensés. Car cette démarche, il l’a déjà entreprise plus tôt pour leur premier fils, Tomy. Alors, ils ne se décourageront pas – ou presque pas –, ne perdront surtout pas l’espoir, au fil de sept longs mois, de trouver un petit frère ou une petite sœur à leur fils. L’ambivalence nous trimballe au fil de ce documentaire, entre un sentiment de dégoût face à ce couple presque venu « faire son marché » à Tahiti et l’amour et la générosité qu’on est obligé de leur reconnaître posséder. Malheureusement, on ne peut que se rendre à l’évidence, Sylvana, la maman de la future Luzon, n’a pas autant de facilité que son mari à confier sa fille et la séparation sera pour elle très difficile. Une impression en demi-teinte à la sortie, pour ce « cadeau partagé, mutuel », avec quand même, à travers une réalisation tendre et émouvante que l’on doit à Eliane Koller, une touche finale plus positive.
Un public… ému
Pascale, 54 ans
« Le sujet est très émouvant. Ça m’a beaucoup plu »
C’est un sujet qui me tient à cœur parce que j’ai adopté un petit garçon, en Russie, et ça n’est absolument pas la même procédure. Ça n’a rien à voir avec cet échange que je trouve fabuleux. Mais j’ai aussi d’autres enfants et franchement, j’avais le cœur déchiré pour cette maman qui confie le sien. C’est quelque chose que je n’aurais pas pu faire moi avec les propres miens. Le sujet est très émouvant. Ça m’a beaucoup plu.
Françoise, 47 ans
« J’ai aimé la simplicité de ce film »
J’ai aimé la simplicité de ce film et la façon dont il est filmé. L’émotion bien sûr y est et il y a surtout ce spontané dans les images, dans les situations que l’on voit, qui, à mon sens, fait ressortir encore davantage le sujet du film. Nous, Européens, on n’a pas cette coutume-là mais c’est justement bien de voir de façon aussi directe et naturelle la manière dont ça se passe.
Geneviève, 56 ans
« C’est surtout une histoire d’émotion »
J’avais déjà vu le reportage à la télé et c’est toujours très émouvant de voir des mamans chercher des enfants en général. Ce qu’il y a ici de spécifique et de particulièrement émouvant c’est que la maman accompagne… Du coup, on est face à deux familles, avec leurs émotions différentes. C’est vraiment loin d’être administratif, c’est surtout une histoire d’émotion. Et au final, c’est quand même lourd. C’est curieux, mais à côté de ce qui se passe dans d’autres pays, je trouve ça bien, c’est peut-être plus sain.
Boleslaw, 72 ans
J’ai aimé connaître plus précisément cette méthode d’adoption qui n’est effectivement pas du tout la même que celle qui se pratique dans d’autres pays européens, notamment en France. Il y a du pour et du contre dans cette démarche. Le fait de trouver la famille, de la connaître et d’accepter le partage de l’enfant et des relations entre les deux familles me semble très intéressant et à la fois, on le voit dans le film, il y a une femme qui est heureuse, celle qui arrive à avoir le bébé, et une maman triste, parce que malgré toutes les précautions, elle laisse quand même partir son enfant, le sien, celui qu’elle a créé.