Marathon d’écriture : apprendre à écrire un scénario avec des professionnels
Pour la troisième fois, le FIFO organise un marathon d’écriture de scénario. Ce mercredi 7 février, trois coach ont guidé et conseillé les jeunes scolaires à cette forme d’écriture bien particulière. Reportage.
« Tu dois travailler sur ton personnage principal : quel est son objectif ? Pourquoi ? Quel est l’enjeu ? Qu’est-ce qu’il ou elle va faire ? Quels seront les obstacles ? ». Sydélia Guirao est scénariste de formation. Avec Jacques Navarro et Manuarii Bonnefin, tous deux réalisateurs, elle coache les lycéens venus assister à ce marathon d’écriture de scénario. Ils sont une petite dizaine à participer à cet atelier, qui leur est consacré. Tous suivent une option cinéma dans leur cursus scolaire. « Je n’avais jamais vu un scénario sous cet angle. Sydélia m’a permis de mieux m’organiser et mieux faire passer mon d’idée, explique Heiti, 16 ans, élève au lycée de Papara, On apprend quelques techniques et une discipline. C’est très riche comme expérience ». A côté de la jeune fille, Itia, 15 ans, élève de seconde au même lycée. Itia aime écrire des histoires mais plutôt à la manière d’un roman. La lycéenne voulait apprendre à écrire un scénario avec un professionnel. Le FIFO lui en a donné l’occasion. Grâce aux précieux conseils de Sydélia, Itia a appris à utiliser une forme d’écriture plus basique et faite de dialogues, comme au théâtre. « C’est une belle découverte, je veux renouveler l’expérience », raconte la jeune fille qui absorbe les astuces transmises par les professionnels.
Des conseils précieux
Chaque élève a son coach désigné par tirage au sort. Ils doivent ensemble travailler sur un thème tiré lui aussi au sort : To Tatau Manureva. A partir de ce thème, ils doivent imaginer et écrire un scénario de fiction. Ils ont de 8h à 18h pour travailler sur leur scénario qui sera ensuite rendu aux organisateurs du FIFO. Un jury sélectionnera le meilleur scénario et annoncera les résultats lors de la soirée remise des prix, vendredi 9 février. L’heureux élu remportera un billet Air Tahiti Nui, partenaire de cet événement. « A quoi vous fait penser ce thème ? Il faut faire un brainstorming, vous devez noter vos idées sur une feuille, toutes vos idées », explique Manuarii Bonnefin, qui chapeaute trois participants. Les uns partent sur une histoire d’entreprise, d’autre sur une personne qui cherche du travail dans la compagnie aérienne ou encore le voyage dans un monde futuriste d’un homme cherchant des traces d’avions de notre époque. « Manuarii m’a conseillé d’écrire un scénario avec tout ce qui me passait par la tête. Avant, je me mettais des limites », confie Dimitri 18 ans, lycéen à Papara, qui souhaite travailler dans le cinéma en tant qu’auteur ou réalisateur. « Pensez aussi faire une timeline, cela vous permettra de voir comment dérouler l’histoire, les différentes étapes, et de trouver vos personnages. Pour une bonne histoire, il faut généralement un héros, une mission, un antagoniste et un dénouement », conseille Manuarii, qui a déjà plusieurs réalisations à son actif. Dimitri, lycéen à Papara, a suivi les conseils de son coach et mis en place la méthode propre à l’écriture de scénario. Il est ravi car ces conseils lui permettront de bien préparer le scénario qu’il doit présenter pour son bac.
Apprendre les ficelles du métier
Jacques Navarro, réalisateur et auteur notamment du film Pouvana’a qui est en compétition à ce 15ième FIFO, a sous son aile deux élèves. « Vous pouvez partir d’une idée bateau mais en faire quelque chose d’original ». Un conseil pas toujours facile à mettre en pratique. « C’est dur car on doit innover. Il faut sortir des sentiers battus, l’imagination est là mais être originale c’est plus difficile », confie Camille, 17 ans. Mathias, lui, déborde d’idées. Son coach lui a d’ailleurs conseillé d’assembler deux histoires qu’il a présentées pour n’en faire qu’une. « Jacques m’a appris à donner plus de profondeur à mes personnages et à faire régulièrement des clins d’œil du thème dans mon scénario ». Ce marathon d’écriture coaché par des professionnels permet aux participants d’apprendre les ficelles du métier et de développer des compétences, mais aussi de s’ouvrir au monde du cinéma. Un moment d’échange important et propre au FIFO.
FIFO / Suliane Favennec