Prêt, feu, tournez !
L’atelier court-métrage est une nouveauté du FIFO 2018. Il est organisé sur plusieurs jours et donne la parole à quatre intervenants pour permettre à un réalisateur en herbe de raconter son histoire.
« T’es en plan serré ? » lance du bout de sa perche Heimana Flohr, preneur de son. « Oui, ça tourne !», répond Tevai Maiau, réalisateur. Il est derrière la caméra. Deux acteurs sont assis l’un à côté de l’autre sur le paepae a Hiro de la Maison de la Culture. Tout autour, dans les allées du festival, les spectateurs se croisent à peine interpellés par la scène qui se joue. Les deux acteurs se regardent dans les yeux en reprenant le texte de Manutea Garcia. Il est question de défi et de séduction. « J’aime écrire », explique l’auteur.
« J’écris des poèmes, des nouvelles, des fictions, j’ai même des débuts de roman que je n’ai jamais terminé. Je m’intéresse à tous les formats pour raconter une histoire. Alors, quand j’ai entendu parler du concours organisé par le FIFO, j’ai tenté ma chance. »
Pour l’édition 2018, les organisateurs ont mis en place un atelier court-métrage. Un concours a permis de départager au préalable les participants pour qu’ils puissent bénéficier de bons conseils. Ce concours, lancé en amont du festival (la date limite des candidatures était fixée au 31 décembre 2017), nécessitait de soumettre un scénario rédigé sur un thème libre répondant aux critères suivants : deux pages de continuité dialoguée accompagné d’une note d’intention, un lieu d’action au choix dans l’enceinte de la Maison de la Culture, la description d’un à trois personnages maximum.
Des professionnels pour guide
L’atelier a été découpé en quatre sessions qui ont été animées par quatre intervenants retenus pour leurs compétences respectives. Sydélia Guirao, scénariste, s’est chargée de l’aspect réécriture de scénario, Tevai Maiau, caméra au poing, a pris en charge la partie réalisation, Heimana Flohr la prise de son puis Niko PK 16 le montage. Tous sont des professionnels qui ont pris en main les vainqueurs du concours de façon individuelle. Une occasion en or.
« Après la réécriture du scénario, Tevai m’a conseillé certains plans pour que l’on ait des images cohérentes au montage, j’ai aussi mis en scène les acteurs, je les ai vus avant le tournage. » La mise en pratique d’un tel projet permet, selon Tevai Maiau de « vérifier que les idées qu’on a, celles qui sont écrites, sont bien réalisables. Il y a beaucoup de contraintes, en particulier quand on tourne à l’extérieur : le bruit, les conditions climatiques, la lumière, les gens, parfois aussi les autorisations même si ce n’est pas le cas aujourd’hui à la Maison de la Culture. Ce sont des sujets qu’on aborde. »
« Je n’ai jamais réalisé de film », avoue Manutea Garcia. « C’est la première fois mais j’aimerais faire une école de cinéma l’année prochaine et j’hésite entre une filière scénario ou réalisation. » Actuellement, Manutea Garcia, 21 ans, est étudiant en informatique. « Rien à voir, mais cet atelier me permet de voir à quoi ressemble un tournage, d’en découvrir les différentes étapes. » Filmer n’est pas seulement immortaliser des scènes.
Au final, le court-métrage devrait durer une à deux minutes. Il devrait être projeté au sein du réseau FIFO et pourrait trouver sa place lors de la soirée court-métrage en 2019.
Fifo / Delphine Barrais