Soirée de remise des prix du FIFO
Décontractée et conviviale, la cérémonie de clôture qui a eu lieu ce vendredi 10 février au Grand Théâtre de la Maison de la Culture a attribué les différents prix du FIFO, mettant fin à cette compétition 2012 qui fut, de l’avis de tous, un très bon cru.
Après le désormais célèbre chant du personnel de la Maison de la Culture « Taura FIFO » que même le public commence à connaître et à entonner, Wallès Kotra, président de l’AFIFO, a immédiatement annoncé les dates du 10ème FIFO afin de donner d’ores et déjà rendez-vous à tout le monde : du 4 au 10 février 2013. C’est le prix du meilleur pitch qui a introduit la série des honneurs, couronnant un projet plein de sensibilité et d’espoir : « Imulal », qui s’interroge, à travers les jeunes, sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.. Nunaë et Sylvain, qui ptichaient pour la première fois, repartent avec un p’tit coup de pouce de l’ATPA (120 000 Fcfp) et surtout une motivation en béton. Nous attendons « Imulal » à la compétition 2013 !
Localement, la réalisatrice Eliane Koller s’est vue remettre un prix spécial pour « Ma famille adoptée », qui a suscité de vives échanges entre les membres du jury et profondément marqué le public pour sa réalité sans vernis. « The Hungry tide » et « Ochre & Inch », deux documentaires particulièrement marquants de ce 9ème FIFO, ont également reçu chacun un prix spécial. Sans grande surprise mais avec beaucoup de joie et d’émotion, Marie-Hélène Villierme a eu le prix du public pour « L’élu du peuple, Pouvanaa te Metua », dont les séances de projection n’ont pas désempli durant la semaine. « Je savais que je faisais œuvre utile, avoue-t-elle. Mais après avoir vu l’affluence du public et les réactions, j’ai compris que ce film était nécessaire. » Un intermède dansé, offert par le groupe Pupu Tuhaa Pa’e (2ème au Hura Tapairu) a fait monter le suspens avant de connaître le Grand Prix. Le jury international du FIFO 2012, présidé par M. Elie Chouraquie, a tenu à rappeler que chaque film visionné avant été une véritable leçon de vie. « J’ai l’impression d’avoir retrouvé le sens du sacré », a dit Eli Chouraquie. « Ce FIFO m’a fait réfléchir à qui j’étais, d’où je venais et quel avenir je voulais pour mes enfants ». Preuve, s’il en faut, que les problématiques océaniennes ont une portée universelle qui peuvent et doivent résonner. C’est « Murundak, songs of freedom », qui a remporté le Grand Prix du jury FIFO – France Télévisions. Ce documentaire réalisé par Natasha Gadd et Rhys Graham a touché tous les spectateurs dont aucun n’est ressorti indemne. A travers des images magnifiques, les deux jeunes réalisateurs dévoilent la protestation, en musique, d’artistes aborigènes qui sillonnent l’Australie à la rencontre du public pour chanter leur tristesse, leur colère, leur espoir… Bouleversant.
Sur le vif… Quelques questions à Natasha Gadd
Qu’est-ce que tu ressens d’avoir reçu le Grand Prix ?
C’est une grosse surprise et un immense honneur, d’autant que j’ai tout de suite senti combien la musique faisait partie de la vie ici à Tahiti. Cela va probablement beaucoup nous inspirer !
Qu’est-ce que le fait d’avoir gagner signifie pour toi, pour votre documentaire ?
C’est l’opportunité pour « Murundak » de voyager davantage, d’être vu à différents endroits du monde, par des professionnels et amateurs d’horizons variés. Cela donne de la force au film mais surtout au message.
Quel est votre prochain projet ?
Nous allons raconter l’histoire d’un Papou, un prodige du jazz qui, parce qu’il était albinos, a dû quitter la Papouasie pour survivre. Il a enregistré des albums avec Bluenote Records, un des plus gros labels de jazz. Pour la première fois, il va retourner en Papouasie et faire écouter ses chansons à son peuple.