Avis du public : « Surprise, émotions et découverte »
Ils errent d’un couloir à un autre, à discuter. Parfois, ils sont seuls, encore plongés dans le film… Les festivaliers sont toujours un peu plus nombreux à participer au FIFO. Rencontre.
Cela fait seulement trois semaines que Ségolène est installée à Tahiti. Et quelle meilleure façon que de découvrir le fenua à travers le FIFO… L’un des premiers films qu’elle a vu est Ori Tahiti au pays du Soleil Levant de Philippe Sintes. Il raconte comment la danse traditionnelle rayonne au Japon, mais aussi une rencontre entre deux cultures. « Il est magnifique. Il y a un double regard entre les deux cultures et deux danses. Cela donne envie de danser. C’est très émouvant. Il est mon préféré pour l’instant ! », confie la jeune femme de 34 ans, qui découvre le festival pour la première fois, sur les conseils d’une amie. « On voit pleins de cultures, de sujets différents. Des thèmes sont parfois durs mais très efficaces, comme la pollution ou l’esclavage des aborigènes. Ce sont des films qui devraient être diffusés plus largement ».
Apprendre et se former
Un peu plus loin, près du chapiteau, Hyugan, 20 ans, est assise sur un banc. Elle aussi participe à son premier FIFO. La jeune étudiante au lycée hôtelier de Punaauia a commencé lundi, avec trois reportages. « C’est beaucoup d’émotions. J’ai beaucoup aimé le documentaire sur le graffeur hawaiien. Il y a une comparaison des cultures ». La jeune femme aime beaucoup aussi les ateliers, dont celui prise de vue ou encore du montage. « Ca nous change, et ça permet d’avoir une vue sur différents outils », confie Hyugan, venue avec ses amies de classe. « C’est très intéressant car on approfondit notre connaissance », explique Zelda, 22 ans. Leur enseignante, Perrine 58 ans, ne se risquera pas à les contredire. Bien au contraire. « C’est varié, et cela est très proche de nos besoins dans le tourisme », confie la quinquagénaire qui profite du moment où ses élèves sont en ateliers pour visionner des films. « Et samedi, je vais consacrer ma journée à ça », confie Perrine, qui a été bouleversée par le film concernant les femmes battues en Papouasie Nouvelle-Guinée. Tema, jeune étudiante en BTS tourisme au lycée de Punaauia, a elle aussi été émue par certains films du festival, et plus particulièrement Mele Murals. « A la fin, j’ai beaucoup pleuré. On le sens proche de sa culture, du coup, ça nous donne envie de mieux connaître la notre, et nos îles ».
Variété des films
Au stand Café du festival, certains spectateurs font une pause entre deux films. C’est le cas de Richard. Le jeune homme de 25 ans est étudiant au Centre des Métiers d’art. Richard est d’origine calédonienne. Avec La tribu de l’invisible, il a appris sur sa culture, il a découvert des légendes de son île. « On a plus l’habitude de voir des films européens ou américains que du Pacifique. Pourtant, le niveau est égal, et on redécouvre notre patrimoine si varié ». Christine, elle, vient depuis sept ans. La quinquagénaire est devenue une véritable aficionado du FIFO. « Chaque année, il y a des thèmes différents, et des films toujours de grande qualité dans le fond et la forme. Ils nous laissent tous un message ». Cette infirmière de formation aime se laisser porter par ses envies, pas de programme défini. Pour laisser un peu de place à la surprise.