Un Marathon d’écriture plébiscité !
Dix heures pour écrire un court-métrage
C’est une première pour le FIFO, et une première réussie. La journée marathon écriture de scénario organisée jeudi 4 février a rencontré un beau succès. Aussi bien sur la forme que sur le fond. Reportage.
« On est là pour vous aider, vous guider. Chacun avec son astuce ou sa technique ». Sydélia Guirao est l’un des parrains de ce premier marathon d’écriture de scénario. Elle n’est pas seule, ils sont trois à avoir accepté de jouer ce rôle. Jacques Navarro, réalisateur, et Claire Schwob, scénariste, sont aussi de la partie. «Vous allez tirer au sort votre parrain. Il vous accompagnera tout au long de la journée », explique Marie Kops, l’organisatrice du FIFO, qui a tenu à être présente pour cette première. Sur le pae pae de la Maison de la Culture, les neuf participants écoutent avec attention les consignes. Tour à tour, chacun est appelé pour venir tirer au sort son parrain avant d’aller travailler dans la salle Mato. Commencé à 9h, le marathon se termine à 19h. Les participants ont donc dix heures pour imaginer et écrire un scénario dialogué pour un court-métrage de 5mn et sur un thème imposé : le départ. Un jury de six personnes devra ensuite choisir le grand vainqueur qui remportera un billet d’avion offert par Air Tahiti Nui pour la destination de son choix. Le nom du chanceux sera connu ce vendredi soir lors de la remise des prix.
Prendre confiance en soi
« Le faux départ, le non départ… ». A l’extérieur de la salle Mato, Jacques Navarro, dont le film Aux Armes Tahitiens est en compétition au FIFO, lance des pistes à ses « filleuls ». Le réalisateur a trois élèves, ses deux consœurs à peu près le même nombre. « Il ne faut pas faire de dialogue explicatif. Toute phrase qui veut démontrer quelque chose est ennuyeuse », prévient de son côté Claire Schwob, scénariste et directrice de casting sur la série Al Dorsey. « Le court-métrage est un petit bijou, on attend donc de rentrer dans un univers », explique à son tour Sydélia Guirao, scénariste notamment de série, « Faites moi un résumé de dix lignes, je repasse ensuite ». Sagement, les marathoniens s’installent devant leur ordinateur et se plongent dans leur imagination. Si certains ont la plume facile, d’autres sont paralysés par la page blanche. « Ce n’est pas facile d’avoir des idées et de se faire confiance. J’ai besoin d’être rassurée, et les parrains sont là pour ça ! », confie Sarah, comédienne et professeur de théâtre. Si la jeune femme s’est inscrite au marathon, c’est pour se débloquer et apprendre.
Des conseils précieux
Sa camarade Suzanne, elle, est venue pour se rassurer sur la question du formatage. Cette retraitée n’est pas une novice de l’écriture, depuis deux ans elle écrit des scénarii en ligne et en anglais sur des sujets qu’elle aime. « Ce marathon est donc un vrai challenge », souligne Suzanne, enchantée de sa journée. « On ne voit pas le temps passer ! ». Tout au long de la journée, les parrains ont fait des allers-retours dans la salle Mato pour venir voir où en sont leurs filleuls et s’ils ont besoin de conseils. « Alors tu dois choisir entre cette fin ou celle-ci. Et tu ne peux pas utiliser le futur car on est dans le visuel et le présent », explique Sydélia Guirao à Henri, l’unique homme de cette classe de scénaristes en herbe. « Si tu souhaites ajouter des indications de musique tu peux », précise de son côté Jacques Navarro à Caroline. Cette jolie trentenaire est venue à cette journée par simple curiosité. « J’aime bien écrire, juste comme ça. C’est l’occasion d’avoir des indications. ». Sophie, 47 ans, filleule également de Jacques Navarro, y participe car elle avait besoin « d’un coup de pied aux fesses ». « J’ai un projet mais je n’avance pas. Là, j’ai pris du plaisir, je me sens mieux. Et, j’ai appris aussi à enlever le superflu ! ». Une leçon que presque tous les élèves ont retenu de cette journée.
A refaire
Même si les niveaux des marathoniens sont différents, une même difficulté est plus ou moins ressortie : le superflu. « Il ne faut pas en faire des kilos, c’est difficile au début mais indispensable », explique Jacques Navarro qui a été surpris par certaines productions. « J’ai vu des choses très différentes : de l’humour, du romantique, de la thérapie personnelle ». Sydélia Guirao a elle aussi eu son lot de surprise. « Il y a de vrais potentiels. C’est finalement frustrant de n’avoir qu’une journée », regrette la scénariste qui espère que l’année prochaine le marathon se déroulera sur deux jours. La jeune femme souhaiterait avoir également moins de filleuls pour avoir le temps d’approfondir avec chacun. Claire Schwob, elle, estime qu’il faudrait faire des niveaux différents. La professionnelle a adoré le format du marathon, elle s’est amusée autant que les marathoniens. « Merci. C’était génial !» lance l’une des participantes. « Merci à toi », répond humblement Claire. D’un côté comme de l’autre, tout le monde semble avoir pris du plaisir lors de ce concours. Et tous sont tombés d’accords sur une chose : il faut refaire un marathon d’écrire au prochain FIFO.