Un public curieux, ému, ouvert
Malgré la pluie battante qui tombe depuis quelques jours à Tahiti, le public est au rendez-vous pour cette 15ième édition du FIFO. Rencontre avec des spectateurs toujours aussi curieux.
Les yeux rivés sur le programme du FIFO, marchant dans les couloirs de la Maison de la Culture ou assis sur un banc devant la salle de projection… Les festivaliers sont absorbés par ce festival où les documentaires sur l’Océanie ont la part belle. Parmi les visiteurs, de nombreux étudiants et élèves. « On a été touchés par la maltraitance des animaux », confie Leslie, élève au lycée de Faa’a, entre deux projections. Sa camarade Cécilia a, elle, été choquée par les images montrées dans ce documentaire intitulé Blue qui traite de la pollution dans l’Océan Pacifique. « On voit comment l’être humain détruit la planète, ça nous fait réfléchir. On apprend beaucoup de chose », explique de son côté Hoarii, lycée de Mahina, qui attend sagement à la sortie de du Grand Théâtre le prochain documentaire. Le jeune homme de 18 ans a également beaucoup apprécié le documentaire Michel Bourez, des racines du surf à la cime du monde. Il est loin d’être le seul. Au-delà de l’exemple véhiculé par ce surfeur tahitien aux jeunes Polynésiennes, le documentaire a aussi beaucoup séduit les visiteurs de passage en Polynésie française. « Il m’a permis de découvrir la culture du surf ici, je peux m’en imprégner, explique Sylvain qui est arrivé il y a trois mois à Tahiti pour y rester 6 mois. Le FIFO me permet de mieux comprendre la culture polynésienne ». Ce cardiologue de 29 ans qui vient de Toulouse va profiter un maximum du festival et se laisser guider au gré de son humeur et des projections.
Découverte, réflexion, émotions…
A quelques mètres, devant la salle du Petit Théâtre, de nombreux festivaliers attendent la projection de Pouvana’a, ni haine ni rancune. Jacqueline, 76 ans, est venue spécialement pour voir ce documentaire sur un personnage historique de la Polynésie française. « Le pilote qui a ramené Pouvana’a de France à Tahiti était mon mari, il est décédé depuis. Je suis venue le voir ». Jacqueline est émue, elle se rappelle comme si c’était hier de cet avion arrivant sur le tarmac de l’aéroport de Tahiti- Faa’a duquel Pouvana’a est descendu accueilli par le peuple. Thierry, 47 ans, est lui venu au FIFO pour regarder surtout des documentaires sur le droit des autochtones. Il a été très touché par le film Frère des arbres racontant le combat d’un Papou face à la déforestation. « Il nous fait réfléchir pour la génération à venir. Si les arbres disparaissent, qu’est-ce que nos enfants respireront ? De la pollution ? Il est important que ces films existent pour raconter ce qu’il se passe dans le Pacifique, il faut résoudre ces problèmes », confie cet aficionado du FIFO. Isabelle, 55ans, est, elle aussi, une habituée du festival. Elle y participe depuis sa création il y a quinze ans. « Je découvre chaque année des îles et des civilisations que je ne connaissais pas. Le FIFO est un rendez-vous important que je ne veux pas manquer ». Isabelle est accompagnée de sa fille Amandine. « Ce festival nous ouvre l’esprit », confie la jeune femme de 24 ans qui fait son troisième FIFO cette année. L’ouverture d’esprit… Jean Claude, 69 ans, est ravi de voir les jeunes venir au festival et ainsi découvrir des univers, des histoires, des messages universels, et décrocher un peu leurs yeux des tablettes ou smartphone. « Avec le FIFO, on développe notre réflexion et on voit les choses autrement ». Pour sa quinzième édition, le festival semble tenir toutes ses promesses.
FIFO / Suliane Favennec